RÉSUMÉ :
« Je chante cette chanson depuis les profondeurs de l’enfer et appelle tous les muets de ce monde. » Ainsi s’exprime Birger Sellin, autiste de vingt ans. Son apparence ? Celle d’un handicapé mental profond, se balançant, se frappant, se mordant, hurlant, haletant. Personne ne sait comment il a appris à lire et à écrire. Pourtant, lorsqu’on l’a placé devant un ordinateur pour tenter une expérience de « communication assistée », il s’est mis à composer des mots. Et ce qu’il écrit est bouleversant, poétique, déchirant. Ses textes traduisent une terreur absolue, mais aussi de la beauté et de l’émotion. On a parlé à son propos, non sans raison, de Hölderlin et d’Artaud. Pour la première fois, un autiste évoque pour « le monde d’en haut » les souffrances, les colères, les angoisses de celui qui, « enlisé dans les marécages du silence », ne se considère pas comme un être humain, mais voudrait désespérément rejoindre l’univers des vivants et ne plus être prisonnier de lui-même. |
Écrit par Bisger Sellin